DÉCLARATION LIMINAIRE DU SNFOLC MARTINIQUE

CAPA DE PROMOTION A LA HORS CLASSE DES CERTIFIÉS

Madame ou Monsieur le Président de la CAPA

Mesdames & Messieurs les membres de la CAPA

Chers Collègues,

L’année 2020 est exceptionnelle avec une période de grève pour les retraites suivie d’un confinement lié à la pandémie du coronavirus. Nous tenons à féliciter l’ensemble des enseignants qui ont innové et ont fait preuve de courage sans relâche en utilisant leur matériel personnel afin d’assurer la continuité pédagogique. En ce sens, ils ont incarné pleinement l’Ecole de la confiance. Et pourtant, aucune compensation officielle de la part du ministère de l’Education nationale bien que nombreux à donner s’investir sans aucun retour de la part de l’administration.

Cette CAPA de promotion sera l’occasion pour le SNFOLC de dénoncer les aspects négatifs du PPCR.

Nous rappelons que l’accès à la hors classe doit tenir compte de l’ensemble de la carrière de l’enseignant.

Nous observons que les contingents prévus par le ministère sont dérisoires par rapport aux nombres de collègues éligibles et surtout ceux qui méritent une reconnaissance de leur profond engagement dans l’intérêt des élèves.

En effet, sur un total de 119 enseignants promouvables le contingent de promotion est de 21 soit 17,64 %.  C’est dérisoire et c’est honteux pour l’éducation nationale.

Avec ce faible contingent :

• Sur 143 enseignants promouvables de l’échelon 9, aucun ne pourra être promu, soit 0 %. C’est le miroir aux alouettes.
• Pour 177 collègues promouvables de l’échelon 10, il devrait y avoir 14 promotions, soit 7,9 %. C’est insuffisant.
• Sur 54 personnes promouvables de l’échelon 11, il y aurait 48 promotions, soit 88,8 %.

On voit bien qu’avec ce type de modalités de promotions, beaucoup de collègues sont lésés.

Ce principe de promotions n’est pas adapté et ne permet pas de prendre véritablement en compte l’engagement et le travail des collègues.

Quid de l’évolution de carrière sur les deux grades ?

L’accélération de carrières prévue au niveau du 9^ième échelon, se traduit par un système de filtre excluant définitivement un pourcentage important de collègues pour une promotion à la hors classe.

En gelant les appréciations des collègues dès le 9^ième échelon on condamne beaucoup à ne plus avoir d’espoir d’être promu à  la hors classe.

Autres effets pervers :

• Celui qui a obtenu une très bonne appréciation pérenne, ne verra plus l’intérêt de maintenir ses efforts avec la garantie d’être promu assez rapidement.
• Ceux qui ont eu de mauvaises appréciations qu’ils garderont pour la suite de leur carrière dans le grade normal, n’auront aucune motivation pour s’améliorer.

L’échelon 11 est devenu aujourd’hui l’échelon de concentration des collègues ayant comme appréciation « satisfaisant » ou « à consolider ».  Avec ce système d’attribution de barème ils verront systématiquement leur espoir de promotion attribuer à des collègues, tout aussi méritants, du 10^ième échelon qui arrivent avec de meilleures appréciations. Certains collègues de l’échelon 11 attendent d’être promus grâce à leur ancienneté, plusieurs partiront à la retraite sans jamais être promus.

C’est un constat bien dommageable d’une situation injuste. Ce constat nous amène à exprimer notre vive inquiétude quant au maintien de la motivation de ces collègues au sein des équipes pédagogiques par les évaluateurs primaires, que sont les chefs d’établissements et inspecteurs.

L’administration rectorale veille à faire appliquer ce type de dispositif. Ce qui rend difficile, pour les commissaires paritaires, la possibilité de vérifier les propositions faites. Il est inconcevable que les services du rectorat ne puissent nous permettre d’avoir une traçabilité des appréciations des chefs d’établissement et des inspecteurs, même si l’institution a prévu de les geler. C’est une entrave à l’obligation de permettre aux commissaires paritaires de s’assurer que les décisions ne sont pas entachées d’injustices, d’erreurs ou d’oublis.

Le SNFOLC Martinique regrette et dénonce cette situation. Nous exigeons de pouvoir exercer correctement notre rôle de commissaires paritaires avec les informations nécessaires.

Nous comprenons mal notre présence à la CAPA dans ces conditions et nous refusons de jour le rôle de « chambre enregistreuse » de décisions prises sans transparence et traçabilité.

Le SNFOLC reste sur sa position et continue à dénoncer le PPCR, sa grille d’évolution de carrière et les modalités d’application.

Le moyen le plus juste et le plus équitable est celui d’une grille avec le nombre d’échelons appropriés sur l’ensemble d’une carrière pour laquelle la durée au travail a augmenté à cause de la réforme des retraites.

Nous espérons une sensibilisation de l’ensemble des membres de cette CAPA en vue d’une dimension plus humaine et plus équitable.

L’ensemble des commissaires paritaires du SNFOLC Martinique