La seule réponse du gouvernement : stigmatiser, soumettre, réprimer

     Lors de son discours à Viry-Châtillon,

le Premier ministre a annoncé une « concertation » sur « le respect de l’autorité au sein de notre jeunesse ». La ministre Belloubet l’a lancée ce vendredi 3 mai. A un mois des élections européennes, personne n’est dupe de l’opération politicienne.

Dans les 10 prochains jours, la ministre entend faire participer syndicats, associations de parents, et élus à des échanges sur trois questions :

  • Le respect à l’école : « comment responsabiliser les élèves ? »
  • L’autorité de l’école et de ses personnels : « comment mieux impliquer et responsabiliser les parents ? »
  • La sérénité et la sécurité des élèves et des personnels : « comment faire de l’école un lieu encore mieux protégé et qui protège toujours mieux ? »

Une parodie de concertation, dont les conclusions sont connues à l’avance. Le Premier ministre a déjà fait ses propositions le 18 avril, reprises par la ministre lors d’une conférence le 3 mai : obliger les élèves à se lever à l’arrivée des professeurs, faire participer les élèves aux tâches communes, installer des commissions éducatives à l’école primaire, faire assister les élèves perturbateurs à une comparution immédiate au tribunal, établir un contrat entre parents et établissement scolaire, développer les internats éducatifs. En éducation prioritaire, les élèves seraient assignés durant 10h00 au collège : Attal va-t-il fusionner les corps de l’enseignement avec ceux de l’administration pénitentiaire ? Les élèves « perturbateurs » se verraient infliger des pertes de points aux examens, avec une mention spéciale sur Parcoursup. La participation à une grève ou à une manifestation sera- t‑elle utilisée pour empêcher les « fauteurs de troubles » de poursuivre leurs études ?

L’objectif n’est pas de répondre aux revendications des personnels et des parents d’élèves qui se mobilisent pour obtenir les postes, les heures, les classes, le retrait du « choc des savoirs » et des groupes de niveaux, l’arrêt des contre-réformes délétères, l’augmentation des salaires…

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